Economie
État d'Asie du Sud-Est situé au centre de la péninsule indochinoise, la Thaïlande est limitée par la Birmanie à l'ouest et au nord-ouest, par le Laos au nord-est et à l'est, par le Cambodge et le golfe de Thaïlande au sud-est, par la Malaisie au sud et par la mer d'Andaman au sud-ouest.
Superficie :
514 000 km2
Nombre d'habitants :
69 625 582 (estimation pour 2019)
Nom des habitants :
Thaïlandais
Capitale :
Bangkok
Langue :
thaï
Monnaie :
baht
Chef de l'État : Rama X (Maha Vajiralongkorn)
Chef du gouvernement : Prayuth Chan-ocha
Nature de l'État : monarchie constitutionnelle à régime parlementaire
Constitution :
Institutions de la Thaïlande:
EXÉCUTIF
Chef de l'état : ROI
Mode de désignation : héréditaire
Chef du Gouvernement : Premier Ministre
Mode de désignation : nomination par le roi parmi les membres de la Chambre des représentants, avec l'approbation de celle-ci
LÉGISLATIF
Chambre des représentants
Nombre de membres : 500
Mode de désignation : suffrage universel ; 350 membres sont élus au scrutin majoritaire et les sièges restants sont répartis sur une base proportionnelle
Durée du mandat : 4 ans
Sénat
Nombre de membres : 250
Mode de désignation : nomination
Durée du mandat : 5 ans
Le roi peut dissoudre la Chambre des représentants.
Le gouvernement doit démissionner si la Chambre des représentants adopte une motion de censure qui peut être proposée par au moins 1/5 de ses membres.
GÉOGRAPHIE
Le Mékong
La population, formée pour 80 % de Thaïs (minorités de Chinois, de Malais, de Khmers), est en quasi-totalité bouddhiste. Elle se concentre dans la plaine centrale (drainée par la Chao Phraya), partie vitale du pays, domaine de la culture intensive du riz et site des grandes villes, parmi lesquelles émerge Bangkok. Le Nord et l'Ouest, montagneux, fournissent du bois de teck, tandis que des plantations d'hévéas et des mines d'étain sont situées au sud de l'isthme de Kra. La pêche est active. Le secteur industriel s'est développé (agroalimentaire, textile, montage automobile). Le tourisme a progressé et la croissance économique récente a été notable (tous deux affectés cependant par le tsunami meurtrier ayant touché le littoral sud du pays – Phuket – le 26 décembre 2004, par l’instabilité politique intérieure et par la crise économique mondiale).
La Thaïlande est soumise au régime de la mousson d'été, qui affecte de manière inégale les quatre grandes régions du pays. Le Nord est formé de chaînes montagneuses orientées nord-sud, culminant à 2 576 m d'altitude (Doi Inthanon), originellement très boisées (teck). Elles alternent avec les vallées alluviales, au climat plus sec, de la Ping, de la Wang, de la Yom et de la Nan. Ces rivières coulent vers le sud pour former le principal fleuve du pays, la Chao Phraya (Ménam). Celui-ci arrose la grande plaine centrale sédimentaire et se sépare en deux bras à la hauteur de Chainat avant de construire un large delta gagnant régulièrement sur la mer (sa partie amont est aujourd'hui à 190 km de la côte). Berceau historique du pays et « grenier » fertile, où les pluies, insuffisantes, sont compensées par des crues saisonnières que mettent à profit de nombreux canaux (klongs), également utilisés comme voies de communication, cette plaine centrale est la région la plus peuplée ; Bangkok, à elle seule, regroupe 10 % de la population totale.
Le vaste plateau de Korat s'étend au nord-est. Peu élevé (200 à 300 m d'altitude), relevé à l'ouest (1 400 m au Khao Laem) et au sud (Dangrêk, 760 m), il s'incline à l'est vers le Mékong. Le Nord-Est est sec ; son sol de grès perméable, qui retient mal des pluies déjà insuffisantes, et une forte évaporation contribuent à en faire une région pauvre.
Le Sud est formé par la presqu'île de Malacca, dont, au nord, le versant occidental appartient à la Birmanie. Montagneuse mais dépassant rarement 1 500 m d'altitude, couverte d'une forêt dense, bien arrosée toute l'année, elle a d'étroites plaines côtières, des rivières courtes (dont la célèbre rivière Kwai) et un climat presque équatorial. Au sud de l'isthme de Kra (48 km de large), où le projet de percement d'un canal maritime n'a pas abouti, des plaines alluviales plus larges alternent avec des reliefs montagneux jusqu'à la frontière malaise. La côte occidentale, bordée d'îles, est rocheuse et découpée, contrairement à la côte orientale.
2. LA POPULATION
Les Thaïlandais appartiennent pour les quatre cinquièmes à l'ethnie thaïe et sont bouddhistes à 86 % (bouddhisme theravada ou hinayana, dit du Petit Véhicule).
Les Thaïs sont arrivés du sud de la Chine (Yunnan) vers le xiiie s., à la suite de la conquête de la région par les Mongols. Ils se sont mêlés aux populations locales môns-khmères et présentent une grande diversité. On distingue ainsi, selon leurs dialectes, les Siamois (Centre), les Laos (Nord-Est), les Khongs Muang (Nord), les Thaïs Pak Tai, les Chans (Ouest), les Phu Thaïs, les Thaïs Lu, les Laos Song, les Phuans, les Thaïs Isan (Nord-Est).
Les Chinois, arrivés à la fin du xixe et au début du xxe s., se sont généralement bien intégrés, sans obstacle religieux ; ils ont adopté la nationalité thaïlandaise et parlent le thaï. Leur nombre varie selon que l'on considère les « Chinois nationaux » (0,8 %) ou les Sino-Thaïs (10 % de la population totale); ces derniers jouent un rôle économique important (contrôle des grands groupes thaïlandais).
Au nord et à l'ouest, des populations montagnardes proto-indochinoises et mongoloïdes (550 000 personnes) comprennent plusieurs groupes. Les principaux sont les Karens (300 000), venus de Birmanie vers le xviiie s., et, arrivés plus récemment, fin xixe-début xxe s., les Hmongs (ou Miaos) [87 000], originaires de Chine du Sud, les Lahu (59 000), venus de Chine du Sud-Ouest, les Yaos (38 000), originaires de Chine centrale, les Akhas (38 000) et les Lisu (25 000), venus du Tibet.
Les Karens, installés sur les premières hauteurs, à proximité de la frontière birmane, pratiquent la culture sur brûlis, quelquefois la riziculture, et font de l'élevage. Plus haut dans les montagnes, est encore pratiquée, également sur brûlis, la culture du pavot à opium, théoriquement interdite depuis 1958, tandis que des efforts ont été réalisés pour introduire des cultures de substitution.
Une minorité malaise musulmane, environ 2 millions d'individus, vit regroupée dans les quatre provinces du Sud (Pattani, Narathiwat, Yala et Satun). Le malais y est plus pratiqué que le thaï, et le défaut d'intégration a encouragé des mouvements séparatistes de guérilla qui, associés aux activités de partis communistes clandestins, ont fait régner l'insécurité dans cette région jusqu'à la fin des années 1980.
Enfin, une communauté khmère, bien intégrée, vit dans le Nord-Est (moins de 1 % de la population), ainsi qu'une minorité vietnamienne, arrivée au xviiie et au xixe s.
Le taux d'accroissement de la population, qui était très élevé (3,4 % en 1960), a été fortement réduit au cours des années 1980 grâce à un programme de contrôle des naissances efficace ainsi qu'à une amélioration du niveau de vie. Il est maintenant de l'ordre de 0,7 % par an. Les moins de 15 ans comptent cependant encore pour 23 % de la population totale.
La population est en majorité rurale (67 %), et la densité moyenne est de 132 habitants par km2. La Thaïlande fait partie des pays faiblement urbanisés d'Asie ; pourtant, avec Bangkok et sa conurbation, au développement démesuré, elle possède l'une des très grandes métropoles asiatiques. Le Grand Bangkok, moteur de la croissance économique du pays, assure près de la moitié du produit national brut et les trois quarts de la production industrielle. Il connaît un fort taux d'accroissement démographique. Des efforts ont été entrepris pour planifier sa croissance et le décongestionner : création de nouvelles villes satellites, amélioration des transports collectifs et de la circulation, réputée pour ses embouteillages monstrueux et sa pollution, meilleure adduction d'eau, protection contre les inondations, nouveau port, nouvel aéroport, mais les résultats sont encore insuffisants.
Par ailleurs, les pouvoirs publics s'efforcent de promouvoir quatre pôles de croissance en province : au nord, Chiangmai ; au nord-est, Nakhon Ratchasima et Khon Kaen, avec le développement de grands axes routiers (« Friendship Highway », 1965, Bangkok-Nong Khai) ; au sud, Songkhla, devenu le premier port de pêche du pays.
La population thaïlandaise est mobile, pratiquant des migrations, souvent temporaires, vers les villes ou les régions qui comptent encore des terres à défricher.
3. L'ÉCONOMIE
La Thaïlande est un grand pays agricole. L'agriculture emploie environ 42 % de la population active et compte pour 11 % dans le PIB. Elle vient au premier rang mondial pour la production de riz et de caoutchouc naturel. Premier exportateur de riz entre 1980 et 2012, elle reste le premier exportateur de caoutchouc naturel (le tiers de la production mondiale). La production d'ananas occupe également le premier rang mondial et l'on trouve dans les cinq premières places, le manioc, l'huile de palme, la canne à sucre et les mangues. S'y ajoutent le maïs, le coton, le café, le jute et la soie. L'agriculture, dominée par les petites et moyennes exploitations, est majoritairement extensive.
Les rendements de la riziculture, pratiquée partout mais dont le foyer est la plaine centrale, se sont améliorés ( 2,9 tonnes par hectare). La Thaïlande a pu rester autosuffisante en riz tout en développant ses exportations par à la mise en culture de nouvelles terres et, dans une moindre mesure, grâce à l'extension de l'irrigation, qui permet une double récolte annuelle ; mais la majorité des rizières reste pluviale. On ne peut encore parler de « révolution verte » utilisant systématiquement engrais, pesticides et variétés à haut rendement ; toutefois, on a vu se développer la mécanisation (motoculteurs) au niveau de l'exploitation familiale. La faiblesse de son coût de production rend le riz thaïlandais très compétitif à l'exportation.
La politique gouvernementale d'achat du riz à bas prix a favorisé la diversification des cultures. À partir des années 1960, la culture du manioc s'est accrue, notamment dans le Nord-Est ; presque toute la production est exportée (granulés pour bétail) . Les cultures de fruits (ananas,mangues, longanes, bananes) et de légumes se sont également développées, et les récoltes sont exportées tant vers l'Asie que vers l'Europe, les États-Unis et le Japon. Le développement du réseau routier a profité à l'agriculture en facilitant l'extension des terres cultivées.
Depuis la construction d'une voie ferrée vers le Sud (1918), l'hévéaculture s'est développée dans cette région, essentiellement sous forme de petites plantations. Après 1970, les paysans ont été encouragés à replanter des variétés à haut rendement, et, entre 1982 et 1995, production et exportation ont été multipliées par trois. Le palmier à huile connaît aussi une nette extension. L'élevage des volailles, très répandu, a beaucoup souffert de la grippe aviaire (2004–2005), mais reste une ressource appréciable à l'exportation.
Ce développement agricole a eu pour revers une diminution excessive de la forêt (55 % du territoire en 1965, 26 % en 1995) ainsi qu'une érosion et un appauvrissement croissant des sols ; ainsi, d'exportatrice, la Thaïlande est devenue importatrice de bois. Enfin, si la pauvreté absolue a reculé dans les statistiques nationales, les contrastes régionaux sont frappants, le Nord-Est et le Nord restant les régions les plus pauvres. Les inégalités se sont accrues dans le monde agricole et le nombre de paysans sans terre travaillant comme journaliers a augmenté ; la réforme agraire de 1975 n'a pas remédié à cette situation, bien au contraire.
La pêche est très développée : poissons, mollusques et crustacés sont la principale source de protéines des Thaïlandais. Le développement d'une flotte moderne a provoqué la surexploitation des zones de pêche tandis que l'aquaculture s'est installée, alimentant une industrie de transformation (conserves et surgelés), exportatrice.
Les ressources minières sont essentiellement l'étain (Sud-Ouest), le gypse, la potasse, le zinc, le tungstène et les pierres précieuses (industrie de la taille). Pauvre en énergie, la Thaïlande utilise ses réserves de lignite (centrale électrique de Mae Moh, dans le Nord), mais la découverte de pétrole et, surtout, de gaz naturel dans le golfe de Thaïlande, exploité à partir des années 1980, lui a permis de réduire quelque peu sa dépendance énergétique. Toutefois, l'industrialisation fait augmenter régulièrement sa consommation d'électricité.
Alors que la part de l'agriculture dans le produit intérieur brut diminuait, celle de l'industrie a rapidement augmenté : en 2009, elle représente 44 % du PIB et emploie 20 % de la population active, en raison notamment des industries manufacturières d'exportation. Depuis la fin des années 1980, ces dernières ont connu un essor rapide grâce aux investissements étrangers (Japon, Inde, Corée, Hongkong, Taïwan, Singapour) ; elles concernent le textile, l'agroalimentaire, l'assemblage électronique et l'automobile (en accueillant notamment les constructeurs japonais). Mais la Thaïlande est dépendante des techniques extérieures et doit moderniser ses infrastructures, notamment le réseau ferré. Elle est maintenant concurrencée par le Viêt Nam, où les salaires sont plus bas, et par la Malaisie et le Singapour pour les biotechnologies et la microélectronique. Elle redoute aussi les inondations liées aux fortes pluies de mousson.